Ccix Muhend U Lhusin

Ccix Muhend U Lhusin

Cette figure emblématique a marqué la société kabyle par sa sagesse, ses actions, ses prophéties. Tout un héritage culturel contenu dans ses dires, exprimé dans une langue poétique où se bousculent rythme et rime.

Ccix Muhend U Lhusin

 

Mohand Ou Lhocine, en Kabyle Muḥend U Lḥusin (1836 - 1901) était un poète, et un religieux kabyle du XIX siècle Il est né en 1838 à Taka Ait Yahia (Haute Kabylie) dans une célèbre famille d’imrabden («marabouts»), les Aït Ahmed, de la tribu des Ait Yahia.
Homme religieux, réputé pour sa grande culture et sa connaissance des sciences traditionnelles, était honoré du titre d’amusnaw, comme sage et homme de savoir. Il bénéficiait de fait d’une large audience et influence. Ccix Muhend a ainsi joué un rôle essentiel dans la pensée kabyle de l’époque, en recommandant la nécessité d’une certaine primauté des valeurs et coutumes traditionnelles sur le dogme religieux, confirmant ainsi sa spécificité à l’« islam kabyle ».
Sa poésie est également empreint du thème de la résistance et du courag. Sa vie est en effet marquée dès son adolescence par les débuts, désastreux pour la société kabyle, de la colonisation (1852/57)
Il mourut en 1901. Ses paroles ont inspiré plusieurs chanteurs et conteurs contemporains, comme le chanteur Lounis Ait Menguellet.
Emmiss N Ccix
Ccix uhend U Lhusin est un ancêtre à ma mère. Ces photos me rappellent mes souvenirs d'enfance. C'est là qu'on passait nos vacances d'été et c'est durant cette période que j'ai appris le peu de kabyle que je connais. Il y avait tous les jours, plein d'Imzourènes («visiteurs») qui affluaient vers le mausolée pour rendre au hommage au Cheikh, beaucoup d'entre eux, passent la nuit sur les lieux. Ils m'appelait MMiss N Cheikh («Le fils du Cheikh»).
Je l'ai cité parce que son esprit ne m'a pas quitté lors des journées de la Reconciliation et des vérités. Alors que j'étais encerclé dans un feu, scorpion comme je suis, au lieu de me piquer (une crise) c'est sa présence que j'ai senti, j'étais sous sa laânaya («sa protection») On parlait beaucoup de Laânaya N Ccix Muhend U Lhusin. Je n'ai pas perdu mes croyances. C'est avec ça que j'ai tenu ces trentes dernières années. Pourquoi changer?
Durant ces journées sur les autochtones, je vivais en live tout ce qui m'étais arrivé jusqu'ici. La présence sur les lieux d'un personne de la petite kabylie pour me bloquer la route m'a fait beaucoup de mal. C'est la cinquième personne Hyndai que j'écrase (JSK5-JSMB0)
Cette expérience m'a permis de comprendre que mon problème n'est ni entre les anglophones et les francophones ou entre les québécois et les canadiens mais entre algériens. L'algérien de la Grande Algèrie contre les algériens de la petite Algèrie qui sont en train de financer les opérations qui sont planifiées au niveau de l'autre Hotel de Ville de Montréal qui est situé au coin Sherbrook-St Urbain et qui entretiennent leur Club des Pains. Mes problèmes religieux avec les batisses de St Hubert ont été crées de toutes pièces par cette grande batisse grise du coin de St Urbain- Sherbrooke.
Je me suis aussi rappelé un discours prononcé par le Directeurs des Affaires religieuses lors d'une célébration du Mouloud Ennabaoui Eccharif à la maison de la Culture de Bordj Bou Arreridj quand il avait cité Cheikh Muhand Oulhocine. Maintenant, je comprends le sens du regard et le sourire complice du Wali. La présence et es galas donnés par le chanteur Lounis Ait Menguellet n'étaient pas anondins. Cheikh Muhand Oulhocine n' importait pas de bananes mais il produisait des figues et des olives. Il n'est pas étranger à notre venue à Montréal puisque c'est ici que nos esprits se sont rencontrés. Il est écrit dans le ciel que ce voyage au Canada est ma destinée.

 

Il a marqué la société kabyle par sa sagesse, ses actions, ses prophéties. Tout un héritage culturel contenu dans ses dires, exprimé dans une langue poétique où se bousculent rythme et rime, un verbe créateur, des expressions subtiles capables de résister aux pertes de mémoire d'une population à tradition orale dont les hérauts disparaissent, généralement, après quelques générations.

Dans une société avide de liberté, consciente de l'omnipotence divine, et traditionnellement attachée, dans chaque village ou tribu (aârch), auprès de la divinité, cheikh Mohand El Hocine s'est imposé comme révélateur des valeurs morales à l'échelle de toute la Kabylie. Après une enfance banale de berger imprégné de piété paysanne et une adolescence marquée par la rupture familiale, troublée par l'errance, la méditation ascétique, la quête de la vérité et au cours de laquelle, il avait fréquenté des Ermites, visité des sanctuaires et pris conscience de sa vocation de wali (proche de Dieu), Cheikh Mohand El Hocine une fois adulte. Il a répondu à un appel irrésistible d'exercice de la fonction de cheikh de l'ordre confrérique de la Rahmania. Et ce bien que la hiérarchie de cette dernière ait refusé de le reconnaître.
Il s'est installé dans le hameau d'Aït Ahmed, à Taqqa, tribu des Aït Yahia pour y prodiguer son savoir et sa sagesse. Et ce, bien qu'il soit illettré en arabe que ces congénères marabouts maîtrisaient parfaitement.
Mais sa «baraka» et cette force surnaturelle qu'il offrait faisaient qu'il était vénéré comme un Saint aux vertus miraculeuses et dont les paroles de sagesse, qu'il prodiguait en langue amazighe à ses visiteurs, étaient soigneusement récoltées et transmises de bouche à oreille. Si bien que les dires de cheikh Mohand El Hocine inspirés par la circonstance du moment s'imposent au delà du moment et deviennent source de sagesse pour les futures générations.